Si certains historiens remontent à l’antiquité pour trouver des organisations humaines proches de la coopérative, il est admis qu’un des premiers exemples connus de coopérative sont les fruitières à Comté, c’est-à-dire des coopératives agricoles de fromage de Comté, qui datent du XIII° siècle. La raison en est simple : les éleveurs de montagne avaient besoin d’un fromage qui puisse se conserver longtemps : pour cela ils devaient élaborer de très grands fromages, nécessitant jusqu’à 500 litres de lait. Comme les exploitations étaient petites, ils devaient s’associer pour produire un fromage. Les « coopérateurs » apportaient leurs productions de lait qui étaient mises en commun. Les meules de fromage leur étaient ensuite attribuées chacun à leur tour au prorata de leur contribution…
Les premières formes « modernes » (qui respectent les grands principes coopératifs) de coopératives datent de la première moitié du XIX° siècle. En 1844, les « équitables pionniers de Rochdale » se réunirent à 40 pour monter leur Société : une coopérative de consommation qui connut un vif succès. 20 ans plus tard 500 succursales avaient ouvert ainsi qu’une mutuelle, une banque…
Pendant le seconde République, Louis Blanc tentera de mettre en place l’ « atelier national coopératif », entreprise soutenue par des commandes publiques. Cette expérience, dont le pouvoir politique se méfie, tournera court.
Jean-Baptiste Godin, (les célèbres poêles à bois) créa le Familistère de Guise en 1856, adaptation réussie du phalanstère de Fourier et finit par transformer en 1880 son entreprise en coopérative qui le restera jusqu’en 1968.
Plus généralement, on considère que le premier cadre législatif officialisant les coopératives est la Loi de 1867 sur la variabilité du capital, autorisant ainsi l’entrée et la sortie aisées de coopérateurs. Dans ces années, on évalue à environ 300 les coopératives, réparties à peu près également entre coopératives de production, de consommation et de crédit.
A partir de 1878, une controverse entre socialistes (proudhoniens marxistes) et la victoire des thèses de Jules Guesde pour qui l’affranchissement des travailleurs passe par la prise du pouvoir politique portera un coup au développement des coopératives. Mais c’est à cette époque que Charles Gide théorisa le coopératisme et œuvra à l’unité du mouvement autour des coopératives de consommation, unité qui se concrétisera en 1913.
La III° République voit l’éclosion d’un grand nombre de coopératives, de production et surtout de consommation (800 000 sociétaires avant la guerre 14). Après la première guerre mondiale, un grand nombre de coopératives de production voient le jour grâce aux marchés publics.
En 1947, La loi Ramadier « portant statut de la Coopération » sert de cadre à l’ensemble des coopératives. Un grand nombre de coopératives agricoles se constituent, tandis que les coopératives de consommation disparaissent petit à petit face aux géants de la grande distribution.
Une définition de la société coopérative : https://www.dictionnaire-juridique.com/definition/societe-cooperative.php
Sur l'histoire du mouvement coopératif : https://www.scop.org/laviedesscop/rightb02.htm
https://bioventure.lautre.net/cooperation.htm
Sur les « équitables pionniers de Rochdale » :
https://www.eurocoop.org/cooperatives/fr/history/default.asp
Un texte de Charles Gide en hommage aux Pionniers : https://uce.universite-cooperative.coop/index.php?option=com_content&task=view&id=223&Itemid=254
La « loi première des pionniers de Rochdale » :
https://uce.universite-cooperative.coop/index.php?option=com_content&task=view&id=227&Itemid=254
Un exemple de l'échec de l'atelier national de 1848 :
https://hebergement.ac-poitiers.fr/l-chefboutonne/v1/jfc/JFC/5.htm
Sur Godin et le familistère de Guise:
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