Comment résumer le dessein du jardin solidaire de la rue de Saint-Antoine à Montreuil ? Ce territoire de 4000 m2 témoigne à la fois de la vitalité associative locale, d’une histoire agricole particulière, de la créativité écologique et de l’humanité d’un jardin.
Les quatre parcelles, propriété de la ville et d’une vieille dame qui fut la dernière horticultrice de la ville, ont été investies par « Le Sens de l’humus » en 2012. Le patient travail de Lino et de ses collègues jardiniers a fait revenir les abeilles et les grenouilles et permet à des dizaines de variétés de tomates, de dahlias et d’arbres fruitiers de remplir les paniers.
Nous sommes en plein quartier des fameux murs à pêches qui ont quadrillé ces terres agricoles pendant des siècles : une technique réputée de palissades abritées pour arbres fruitiers. Le jardin accueille quatre jours de la semaine des personnes fragilisées par la vie. Qu’ils soient au chômage, en galère ou simplement bénévoles, qu’ils viennent de centres médico-psychiatriques, de Pôle emploi ou d’ailleurs, ces jardiniers amateurs se forment, se ressourcent. Au jardin, se croisent les profils et les motivations. Des passerelles sont créées avec l’association Aurore, voisine de la rue, avec l’association « Salut les co-pains », qui pourrait bientôt accueillir les petits fruits rouges du jardin dans son four à pain collectif, avec l’association « Vergers urbains ». Une Amap distribue là ses paniers toutes les semaines.
Acteur d’éducation populaire, Le Sens de l’humus propose de nombreux ateliers et rencontres conviviales, autour de la taille des arbustes, des plantes sauvages comestibles, de la permaculture, etc.
Lino, l’un des six salariés, va bientôt rentrer au pays, à Gênes : « on est tous de passage, soit dans la vie, soit dans les jardins », commente-t-il. Sans attendre, passez au jardin de la rue de Saint-Antoine !

https://senshumus.wordpress.com/