D’après les chiffres de mi-juillet, l’Île-de-France affiche de bons résultats pour la création d’emplois d’avenir dans le secteur non marchand. Ainsi, à la moitié de l’exercice annuel, en juillet, l’objectif était réalisé à près de 52 %. On comptabilisait 3925 conventions signées ou renouvelées en 2015 pour un objectif de 7568. Concernant ces flux, dommage que les statistiques ne distinguent pas l’ESS des collectivités locales.
En termes de stocks, cette fois, les chiffres isolent les deux catégories. On s’aperçoit alors que l’ESS à elle seule assure 50 % des résultats, tandis que les collectivités locales y contribuent pour 25,5 %, le reste étant fourni par les entreprises privées. Cette répartition régionale n’est pas éloignée des données nationales.

Pour le non-marchand en Île-de-France, si on cumule l’ensemble des contrats signés depuis la création du dispositif, fin 2012, l’Essonne arrive en tête avec la Seine-Saint-Denis – respectivement 3299 et 3286 conventions -. Au total, les emplois d’avenir ont bénéficié à 21 443 Franciliens jusqu’à présent, ESS et collectivités locales confondues.

Mais, alors que les premiers bénéficiaires sont maintenant à quelques mois de la fin de leur contrat, comment leurs employeurs vont-ils gérer la sortie du dispositif ? De nombreuses petites associations n’auront sans doute pas les moyens de financer désormais seules les salaires de ces jeunes. Vont-elles devoir les licencier ? Au cas où ils se retrouveraient sur le marché du travail, dans le contexte actuel, quel va être l’avenir de ces derniers, justement ?

Autre problème, déjà soulevé ici en mars, la formation des jeunes s’avère parfois défaillante, les associations n’ayant souvent ni les ressources humaines pour l’organiser ni les budgets. Or, depuis janvier 205, l’abondement de la région Île-de-France, qui finançait 20 % du reste à charge salarial et la formation pour chaque emploi d’avenir en CDI, est suspendu. Soit dit en passant, le problème de la formation et de la qualité du tutorat des jeunes en emploi d’avenir se pose aussi pour les collectivités locales sans parler des entreprises marchandes !

On le voit, derrière les bilans quantitatifs satisfaisants, l’impact du dispositif sur l’insertion des jeunes peu ou pas diplômés est plus que nuancé…