La réforme de la formation professionnelle, proposée par Muriel Pénicaud le 6 avril, sera présentée fin avril au Conseil des ministres. Elle bouleverse l’architecture actuelle des acteurs et les circuits de financement. Comme le titre du projet de loi l’indique, le Gouvernement veut donner à l’individu « la liberté de choisir son avenir professionnel ».
L’Udes explique que « le développement du compte personnel de formation (CPF), en lien avec la personne, peut conduire à baisser les entrées en formation si les salariés, notamment les plus fragiles, ne sont pas accompagnés ». Or, dans l’ESS « 70 % des demandes de CPF sont co-construites par l’employeur et le salarié ».
Se défiant des corps intermédiaires, le Président de la République affaiblit la gestion paritaire de la formation. En particulier, les OPCA (organismes paritaires de collecte agréés), voient leur rôle affaibli. Dans ces colonnes, nous avions fait état des difficultés des SIAE pour obtenir le financement des formations de leurs salariés en parcours d’insertion. L’inquiétude à ce sujet reste entière.
Dans le débat parlementaire, l’Udes ne manquera pas de ré-insister sur le « financement des politiques de professionnalisation et d’insertion » pour reprendre les propos de son président. Car il ne suffit pas de vouloir « donner aux salariés l’envie d’avoir envie », selon la ministre du Travail. La construction du projet professionnel nécessite de financer le dialogue social ; une entreprise ESS est d’abord un projet collectif.