Depuis le 1er août, date de promulgation de la loi ESS, les pôles territoriaux de coopération économique (PTCE) ont une existence législative. Encore méconnus des acteurs économiques et institutionnels, ils sont toujours en quête de soutiens, quel que soit le stade du développement de chacun. Car, que les acteurs se regroupent ou non, la question des moyens reste cruciale. Les difficultés économiques qui affectent en cascade collectivités locales et associations touchent de plein fouet les entrepreneurs de l’ESS. Il faut espérer que l’État, en cohérence avec les bonnes intentions de la loi ESS, sache dégager les crédits nécessaires à ce nouveau mode d’entreprendre si vertueux. Le paysage francilien offre une diversité révélatrice de la démarche. On en aura l’illustration lors de la 2e journée nationale des PTCE le 19 septembre à Bercy.
Avec les autres membres du comité de pilotage régional d’Île-de-France – le Coorace1, le conseil régional, l’Atelier2 et le MES3 -, la CRESS IdF accompagne plusieurs dizaines de pôles. Le président de la CRESS IdF est le référent national PTCE au sein du conseil national (CNCRESS). À ce titre, il participe aux travaux menés avec le Gouvernement.
Formalisés par le Labo de l’ESS et son président Claude Alphandéry, les PTCE ont acquis une visibilité avec le lancement des états généraux de l’ESS, en 2010. Depuis 2012, le développement des PTCE figure dans la stratégie régionale de développement économique et d’innovation du conseil régional IdF.
En 2013, l’État lance un appel à projets qui génère 180 candidatures. Les 23 lauréats se partagent une enveloppe de 3 millions d’euros, distribuée sur trois ans.
Quant à la Région, elle a ouvert au printemps son 2e appel à manifestation d’intérêt dont les résultats seront annoncés dans les semaines à venir.

Inventeurs tous azimuts

Les PTCE recouvrent des réalités différentes, avec cependant des caractéristiques communes dont l’une est d’innover au plan économique comme social. Voir aussi l’article consacré au PHARES, sur le site de la CRESS en mai dernier.
« Que l’on soit dans l’ESS ou non, pour avancer, il faut toujours inventer quelque chose de nouveau », observe Jean-Bernard Koechlin, responsable du PTCE NOE 91. Or, c’est justement les moyens pour innover et expérimenter qui manquent aux acteurs de l’ESS. En se regroupant dans un pôle, ils accèdent par exemple aux aides des pouvoirs publics, au même titre que les entreprises classiques.

  1. Fédération des structures d’insertion par l’activité économique
  2. Centre de ressources sur l’ESS
  3. Mouvement pour l’économie solidaire

L’innovation, c’est d’abord celle du « mariage » entre structures marchandes et non marchandes, entre associations, entreprises d’insertion et entreprises classiques. L’innovation, c’est d’organiser la convergence des intérêts particuliers avec l’intérêt général. Inventifs encore, les secteurs d’activité autour desquels se forme un PTCE. Les « Resto-Passerelle » (75, 93, 94) au cœur du PTCE du même nom illustrent la capacité de créativité de ceux qui les portent. À partir de la gestion de cuisines en insertion dans des foyers de travailleurs migrants, une dynamique est maintenant en marche. L’initiation en revient à l’association Appui.