Comment quantifier le poids de l’économie souterraine dans l’économie ? C’est ce que le Conseil économique, social et environnemental régional s’est demandé (CESER). Éric Forti, membre du CESER, chargé de la conjoncture, s’est attaqué à ce difficile sujet. Resserrant le focus sur le travail clandestin – non ou partiellement déclaré – le CESER s’est appuyé sur les contrôles URSSAF, croisés avec les données de l’INSEE. Le poids du travail clandestin est estimé à 4 % du PIB francilien. Il est intéressant de constater que plus d’un tiers des Français déclarent avoir travaillé au moins une fois au noir en 2013, contre 13 % en 2008. L’INSEE évalue aussi à 10 % la part du travail clandestin dans l’ensemble de l’économie souterraine. Il faudrait encore étudier la production illégale, celle des ménages pour leurs besoins propres, la fraude fiscale et la production du secteur informel. Après une baisse observée depuis la fin des années 90, les pratiques informelles augmentent avec la crise. Très souvent légale, même si elle échappe aux règles fiscales, la production informelle est sujette à de multiples attaques (concurrence déloyale, diminution des recettes fiscales, etc.). Mais ses acteurs ne sont-ils pas, pour une grande part d’entre eux, en train d’inventer de nouvelles formes de production et de consommation, proches de celles de l’ESS ?