Instituée 1er janvier 2016, la métropole du Grand Paris va progressivement être investie de ses compétences au cours des années qui viennent. Parmi les quatre compétences obligatoires que la loi confère au Grand Paris figure le développement économique, social et culturel, transféré dès 2016 dans le cadre du SRDEII. Le schéma régional de développement économique d’innovation et d’internationalisation reste en effet prescriptif.
Pour préparer l’élaboration du projet métropolitain, la mission de préfiguration a conduit un travail d’analyse avec, entre autre, le conseil des partenaires socio-économiques. Le préambule de sa contribution est alléchant : « concilier au mieux développement économique et qualité de vie des habitants, orienter l’action collective et assurer la mise en cohérence des politiques publiques, composer avec les forces vives de la métropole un récit mobilisateur »… Mais, au fil des 74 pages du rapport, on ne trouve nulle trace de l’économie sociale et solidaire. De leur côté, les deux économistes requis pour faire le portrait de l’économie métropolitaine, Denis Carré et Laurent Davezies n’ont pas non plus inclus les entreprises de l’ESS dans les travaux universitaires qu’ils ont rendus en septembre dernier.
Bien décevant encore, le diagnostic général de la mission de préfiguration ne s’intéresse pas à l’ESS. Tout au plus, lit-on un paragraphe sur « les nouveau usages et les nouvelles pratiques » qui mentionne « une économie des usages qui se substitue à une économie des produits », ainsi que l’économie collaborative et l’économie circulaire.
Tout reste donc à faire pour convaincre les nouveaux élus métropolitains dès janvier prochain, de l’utilité et des besoins des entreprises de l’ESS pour le Grand Paris. Par dessus tout, pour éviter que le Grand Paris ne creuse les inégalités déjà importantes dans la métropole aujourd’hui…