Depuis son démarrage en novembre 2012, le dispositif emploi d’avenir semble bien investi par les différents acteurs qui se sont fortement impliqués en termes notamment de financement : la Région Ile de France, les Conseils Généraux, l’ARS, et les OPCA.
Avec un nouvel objectif global de 150 000 emplois d’avenir signés d’ici décembre 2014, dont 6 000 contrats réservés à l’Education Nationale, la pression reste forte sur les employeurs de l’Economie sociale et solidaire, et les collectivités locales, dans un contexte où la baisse du chômage est conditionnée par une reprise de la croissance et de l’activité économique.
Certes des messages de souplesse sont confortés par le décret du 20 février 2014.
Est-ce pour autant suffisant ? La question financière reste prégnante même si le coût du dispositif glisse vers l’accompagnement et la formation.
Pour autant, de nouvelles opportunités de développement se dessinent comme par exemple la réforme des rythmes scolaires et éducatifs : 9000 emplois d’avenir sont programmés pour accompagner cette réforme.
En effet, les emplois d’avenir représentent un levier de dé précarisation de l’emploi.
Le schéma traditionnel de la vacation peut être transcendé par une gestion des ressources humaines appliquée dans une logique de temps plein, composé de temps de préparation, d’interface pédagogique avec les élèves, les enseignants et de formation. Appliquer de meilleures conditions de travail dans la continuité et la durée, c’est garantir un travail éducatif de qualité en évitant l’écueil du turn over.
La formation est la clé de voute de cette adéquation : permettre à des jeunes de mieux se former en dépassant les frontières du BAFA.
C’est là que la dimension associative et partenariale prend tout son sens. Les associations ont leur rôle à jouer auprès des communes avec une réelle force de proposition en termes d’offres de formation, d’activités périscolaires (culture, sport, arts, activités numériques, éducation citoyenne), et de mutualisation de salariés par le bais de convention de mise à disposition.
La formation en amont est l’un des moyens pour permettre à des jeunes d’accéder à un contrat d’avenir. C’est ce qu’a expérimenté le département des Hauts de Seine en organisant une préformation auprès de 100 jeunes aux métiers de l’animation et du sport en partenariat avec des têtes de réseaux associatives (ligue de l’enseignement, CEPEA, IFAC, AROEVEN), le Comité Départemental Olympique et Sportif et le CREPS Ile de France.
Au lendemain des élections municipales, l’organisation de cette réforme va être déterminante pour le dispositif emplois d’avenir.
Aude BATAILLE
Directrice de la CRESS Ile de France