Apparues il y a 20 ans, les coopératives d’activité et d’emploi (CAE) forment une nouvelle famille de coopératives en pleine expansion. Elles sont au cœur de la révolution du rapport au travail, offrant un statut qui croise les avantages du salariat et de l’entreprenariat, dans un cadre collectif. En Île-de-France, elles sont une bonne dizaine et accueillent plusieurs centaines de « entrepreneurs salariés » suivant la loi ESS de 2014. Celle-ci est venue consacrer un modèle alternatif à celui de l’auto-entreprise ou au portage salarial.
Mais comme tous les textes normatifs, la loi sécurise le statut tout en le contraignant. Ainsi, le législateur a une vision linéaire de l’activité de chaque entrepreneur-salarié, devant déboucher automatiquement sur le sociétariat au bout de trois ans. Or, dans la pratique, 1) le parcours du travailleur peut être plus accidenté, 2) tout un chacun n’a pas forcément envie de devenir associé de la coopérative…
Nous vous proposons un focus sur deux CAE, toutes deux nées à Paris il y a une dizaine d’années. Coopaname et Port Parallèle fourmillent d’imagination, réinterrogent en permanence le sujet du travail, la relation de l’individu au collectif, les liens de subordination, la démocratie et l’économie politique.