Souvent invoquée, l’innovation sociale prête à malentendus par certains entrepreneurs qui s’en réclament. Scrutant les « pratiques solidaires et l’innovation sociale », les chercheurs de l’Institut Godin viennent de mettre au point « les capteurs de l’innovation sociale ». Pour appréhender le potentiel de leur projet, les acteurs doivent se poser une cinquantaine de questions. Sont ainsi passés au crible le contexte, le processus (gouvernance, ancrage territorial, modèle économique), le résultat (bien, service, approche, accessibilité, usage), les impacts (individuels, organisationnels, territoriaux) et la diffusion (essaimage, apprentissage, sélection par les pouvoirs publics).
Pour ceux qui veulent en savoir plus, l’institut Godin, que dirige le chercheur Nicolas Chochoy, a publié en 2013 une passionnante étude sur l’innovation sociale. On y apprend comment ce concept a émergé à la fin des années 90. Ses auteurs décrivent deux conceptions de l’innovation sociale. La vision dite de l’entrepreneur social est celle d’une innovation sociale portée par un individu « héroïque et visionnaire », animé d’un esprit philanthropique et soutenu par un mécène. La vision « institutionnaliste » est portée par un groupe d’acteurs qui fait émerger un projet en réponse à la demande d’une collectivité. Cette innovation sociale-là est territorialisée.
Contact : Institut Godin, 6 rue des Hautes-Cornes, 80 000 Amiens – 03 22 72 49 53 – emmanuelle.besancon@institutgodin.fr