Ripostant avec nuance à la mobilisation des patrons orchestrée par le MEDEF, les employeurs de l’ESS se mobilisent à leur tour, via leur union, l’UDES.
L’UDES a commandité une étude sur les impacts de la non-application du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) dans les associations. Le secteur dans son ensemble reste particulièrement défavorisé par rapport aux entreprises commerciales, notamment sur les marchés qui touchent à la santé, au social, à l’insertion, au tourisme social, etc.
Selon cette étude, les entreprises associatives font face à des coûts plus élevés de l’ordre de 4% de la masse salariale brute en moyenne. Le CICE crée donc une iniquité de traitement aux dépens des associations qui ne distribuent pas de dividendes et mettent l’emploi au service de l’intérêt général. Cette analyse fait écho au rapport parlementaire sur les difficultés du monde associatif (voir ci-dessous « Finances préoccupantes »).
Dans le cadre du projet de loi de finances 2015, l’UDES propose d’étendre le CICE à ces entreprises ESS dans l’enveloppe du Pacte de responsabilité. Plus largement, elle souhaiterait que la transformation du CICE en baisse générale des charges, annoncée par le Président de la République pour 2017, soit mise en place dès 2015.
Quant au compte pénibilité, si elle soutient le principe d’une mesure de la pénibilité des salariés, l’UDES estime que la complexité de sa mise en œuvre ne sécurise pas les chefs d’entreprise. La mesure pourrait, dans la situation économique difficile, impacter leurs activités.
« Contrairement aux idées reçues, les entreprises de l’économie sociale et solidaire ne sont pas protégées. Leur périmètre d’activité est, pour la majorité d’entre elles, ouvert à la concurrence, dans un contexte de multiplication des contraintes et de rationalisation des coûts parfois imposée par les pouvoirs publics » expliquait Alain Cordesse, président de l’UDES le 26 novembre.