Les conclusions du dernier Congrès d’ ESS France affirment que les principes qui définissent l’ESS, inscrits dans la Loi ESS 2014, sont porteurs de solutions aux problèmes sociaux et écologiques que nous connaissons.

Soulignons en premier lieu, l’importance de la gouvernance démocratique de ces entreprises qui permet de contribuer à la réduction des inégalités. Ce mode de gouvernance, engendre en effet, une répartition équilibrée des excédents d’exploitation, entre les salariés, les actionnaires, quand il y en a, et l’investissement dans les outils de production. C’est ce que l’on nomme la lucrativité nulle ou limitée, autre principe fondateur de toutes les entreprises ou structures de l’ESS. Voilà, une manière efficace d’éviter les scandales constatés depuis plusieurs années, dans les entreprises capitalistes qui gèrent les établissements d’accueil et de soins des personnes vulnérables.

La cupidité insoutenable des actionnaires, propriétaires de ces sociétés, est incompatible avec la qualité du service légitimement attendue. Soutenir un développement sociétal plus juste et plus serein, impose de repenser les mécanismes du développement économique, notamment dans les secteurs d’intérêt général que sont par exemple la santé et l’aide à la personne, appelés à juste titre les « Communs ». Concrétiser le pacte républicain et renforcer la cohésion sociale, impose que la « Silver Economy » soit publique ou sociale et solidaire.

En cas de délégation par la puissance publique de la gestion de ces communs a des opérateurs privés, les indicateurs de performance retenus dans les cahiers des charges des appels d’offres, doivent être centrés sur le bien-être des usagers et non sur l’abaissement des coûts de production. La gestion de ces communs ne peut pas reposer sur l’enrichissement individuel par la propriété et la spéculation financière, autrement dit l’intérêt général n’est pas une marchandise, il n’est pas compatible avec les principes du capitalisme.

Eric Forti
Président CRESS Île-de-France