Plusieurs fois reporté, le plan pauvreté du gouvernement a finalement été dévoilé jeudi 13 septembre. Au cours d’un long discours Emmanuel Macron a pu partager sa vision de société et son plan pour lutter contre la grande précarité.
Au-delà des grands mots par lesquels le président de la république a confirmé la métaphore de la société « encordée » et a appelé les premiers de cordée à ne pas oublier les derniers. On retiendra une ambition large et un budget de 8 milliards qui dans l’ensemble ont été salué comme un « sursaut bienvenu » ou un « signe encourageant ».
Une ambition large car le plan s’attaque à de très nombreux aspect de la pauvreté qui ont souvent été salué par les associations. Parmi les mesures intégrées dans cette approche globale, on retrouvera la petite enfance et l’école avec l’accompagnement des collectivités à mettre en place des repas à la cantine à un euro et des petits déjeuners dans les écoles REP+ ou encore le renforcement du rôle et du nombre d’accueil en crèches. Des mesures pour la jeunesse également avec l’extension progressive de la garantie jeune de 100 000 à 500 000 jeunes. On notera également le soutien aux initiatives « territoires zéros chômeurs » avec 70 millions pour leur essaimage.
De nombreuses associations membres de la CRESS ont, par la voix de leur fédération, salué ces dimensions mais ont également souligné les manques. Manques d’ambition sur le logement très social ou les appartements médicalisés pour sortir les personnes de la rue. Mais surtout manques d’ambition et de moyen sur les prestations sociales elles-mêmes. Aucun « coup de pouce » pour le RSA n’est prévu, et sa transformation programmée en RUA (revenu universel d’activités) vise davantage à limiter le non-recours au droit qu’au déploiement d’un revenus universel suffisant pour vivre. Louis Gallois a notamment rappelé que la FAS réclamait une augmentation progressive pour atteindre 800€ par mois.
Eric Pliez, président du Samu social de Paris, directeur d’Aurore et président des Canaux, rappel que ce plan s’inscrit dans une série de mesures : baisse des emplois aidés, des APL, ponction du secteur HLM, réduction des crédits d’hébergement d’urgence… Des critiques reprises par l’UNIOPSS et le collectif ALERTE.
A ces critiques s’ajoute également la crainte que les crédits ne suivent pas et que les départements ou les communes, opérateur de nombreuses mesures, ne puissent les réaliser dans un contexte budgétaire tendu. Autant de raison pour les acteurs de rester vigilants pendant les débats des PLF et PLFSS à venir.
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