La période que nous traversons aura de lourdes conséquences sociales et politiques, n’en doutons-pas. Mais dans l’immédiat, profitons du temps qui nous est offert pour accomplir quelques mutations indispensables. Nous devons en effet tirer les leçons des faiblesses de notre système économique, qui ne brille pas par la résilience des solutions qu’il propose aux problèmes écologiques et sanitaires d’aujourd’hui, et agir en conséquence.
Il nous faut en premier lieu redistribuer autrement les richesses créées, afin d’atténuer les inégalités et lutter efficacement contre la pauvreté grandissante. Nous devons aussi relocaliser nos moyens de production, en particulier dans certaines filières essentielles comme l’agriculture, la protection sanitaire et l’énergie. Il nous faut également changer de comportement et adopter un mode de consommation sobre, afin de limiter les effets néfastes de la surproduction sur l’environnement. Enfin il convient de soutenir plus que jamais les filières culturelles, éducatives, touristiques et sportives, en protégeant en particulier les petites et les très petites entreprises qui les portent.
Il n’est plus l’heure d’y réfléchir, il est temps d’agir : les plans de relance économique de l’Etat et de la Région Île-de-France sont l’occasion de porter haut, dès maintenant, la parole de l’économie sociale et solidaire et d’amplifier la contribution des entrepreneurs de l’ESS à l’intérêt général.
Répétons-le. Face aux soubresauts qu’imposent les transitions, la gouvernance démocratique des entreprises de l’ESS, la propriété collective de nos richesses sociales, culturelles et financières, qui sont issues de l’engagement collectif et solidaire, ouvrent aux habitants des territoires une capacité unique de maîtriser leur avenir à court et à long terme, tout en améliorant les conditions du vivre ensemble sereinement.
Profitons donc du mois de l’ESS qui s’ouvre pour dire ce que nous avons à dire. Pour partager avec le plus grand nombre notre expérience et nos savoirs. Car plus que jamais, l’ESS est une économie qui a de l’avenir.
Eric Forti
Président de la Cress IdF