Chez « Mains d’œuvres », les bénévoles s’activent d’arrache-pied pour remettre leurs locaux en état. L’association a retrouvé, vendredi 24 janvier, son bâtiment de 4.000 m2 de la rue Charles-Garnier, à Saint-Ouen. Mais la pérennisation du lieu reste en question.

Après son expulsion prononcée le 8 octobre dernier à la demande de la mairie, le tribunal de Bobigny a en effet décidé, le 15 janvier, d’annuler pour vice de procédure l’expulsion qui avait été prononcée. « Main d’œuvres » a donc obtenu un sursis de 18 mois pour signer un nouveau bail avec la ville. « Nous sommes contents de voir le bout et que ça finisse plutôt bien, nous attendons maintenant les élections municipales des 15 et 22 mars », explique Juliette Bompoint, la directrice générale, qui travaille à présent avec son équipe à établir les devis des réparations.

Mains d’œuvres, c’est plus de 2.500 adhérents et un public d’environ 60.000 personnes qui se déplace chaque année pour découvrir de nouvelles créations culturelles. L’association affiche 300 événements par an et près de 250 artistes accueillis en résidence dans les domaines de la danse, des arts numériques, des arts visuels, du théâtre… L’équipe, composée de 25 salariés et 25 jeunes en service civique, accompagne les artistes au début de leur projet pendant deux ou trois ans et les aide à trouver leur public. Ils sont près de 15.000 à y être passés depuis son ouverture en 1998. La spécificité du lieu tient à son lien fort avec le quartier – par le biais d’une école de musique notamment – et à son rayonnant à la fois national et international. « C’est le modèle du tiers lieu, entre la maison et le travail, un lieu où chacun peut participer, proposer des projets, des idées, et être entendu », explique Juliette Bompoint.

Une réussite qui repose en partie sur son modèle économique, qui repose à 60% sur ses revenus propres et à 40% sur des subventions. Mais au fil des ans, la question du loyer – 60.000 euros par an – est devenue centrale. « Nous devons reprendre l’activité dès que possible, poursuit la directrice générale : avec les deux tiers de nos ressources qui sont liées aux activités menées dans le bâtiment, nous pouvons tenir jusqu’au mois de mars, mais pas beaucoup plus. Et puis, ce serait un non-sens pour un lieu comme celui-là, aussi ancré dans son territoire, de travailler sans sa mairie ».

Une cagnotte en ligne a été ouverte pour aider au financement des travaux :
https://www.helloasso.com/associations/la-momo/annuaire