Le 12ème « Mois de l’ESS » a mis à l’honneur durant tout le mois de novembre des initiatives remarquables sur l’ensemble du territoire français. Les festivités ont commencé avec le Forum national de l’ESS à Niort, où les Prix de l’ESS ont récompensé quatre lauréats parmi 330 structures candidates, et elles se sont clôturées le 30 novembre à Dijon, avec les traditionnelles « Journées de l’Économie Autrement » qui ont permis de faire se rencontrer des chercheurs, des élus et des acteurs de terrain, pour trouver des réponses aux défis sociétaux les plus urgents.
Marie-Martine Lips, présidente du Conseil National des Chambres Régionales de l’Économie Sociale et Solidaire (CNCRESS), revient sur les moments incontournables de cette édition 2019 du Mois de l’ESS.
Q : Qui sont les lauréats 2019 des Prix de l’ESS ?
M-M.L. : Cette année, nous avions choisi de recadrer le « Mois de l’ESS » sur des thématiques qui nous semblaient prioritaires. C’est à partir de ces thèmes que nous avons mis en place les Prix de l’ESS. Le prix de l’égalité femme-homme a ainsi été remis à l’ « Ilot Femmes », une structure située à Périgueux qui accompagne les femmes victimes de violences. A Nantes, l’association « Permis de construire » a été récompensée par le prix de l’utilité sociale, pour son travail de réinsertion avec des personnes incarcérées ou ayant connu un séjour en prison. A Vesoul, la « Mutualité de la Haute-Saône » a été distinguée pour le prix de la transition écologique : l’association récupère du matériel médical qu’elle remet en état, pour permettre à des personnes handicapées qui n’ont pas de mutuelle de se les procurer à prix réduits. Ce sont des projets ancrés dans les territoires, qui participent pleinement au développement durable de leur région.
Q : L’ancrage régional, c’est donc la clé du développement de l’ESS ?
M-M.L. : L’ESS, ça se passe sur les territoires ! A l’approche des élections municipales, le réseau des CRESS a d’ailleurs mis en place un kit de plaidoyer pour interpeller les équipes en campagne, car c’est au niveau de la commune et de l’intercommunalité que l’économie sociale et solidaire se développe le plus. Le principe de l’ESS est de faire participer les parties prenantes à la formulation de la réponse à leurs besoins ou à leurs aspirations. Cela favorise le lien social, l’engagement et donc la démocratie, au sens premier du terme. C’est-à-dire à l’organisation de la vie de la cité.
Q : Bien que régionale, l’ESS nourrit-elle aussi des projets à l’international ?
M-M.L. : Quand nous avons lancé le Forum national de l’ESS à Niort, nous étions en duplex avec le Québec qui, pour la première année, lançait lui aussi son « Mois de l’ESS ». Nous avons des liens étroits avec ce pays, depuis longtemps. Les Québécois ont été les premiers à expérimenter les « Coopératives Jeunesse de Service », des ateliers proposés aux jeunes de moins de 18 ans pendant les vacances d’été pour leur apprendre à créer des entreprises de type coopératif. Ces programmes sont impulsés depuis trois ans en France. La région Bretagne a été pionnière pour les conduire, puis les autres CRESS se sont emparées de l’idée. Nous avons à cœur qu’un maximum de personnes, mais aussi de pays, s’inspirent de l’économie sociale et solidaire.