Michel Jean-Alphonse est un professeur heureux. Tout comme ses étudiants en BTS “Économie Sociale et Familiale” du lycée Lino Ventura, à Ozoir-La-Ferrière (77). Ils ont en effet réussi à changer le regard de leurs camarades sur la “pauvrophobie” et l’image des personnes sans domicile fixe.

Comment ? D’abord en réalisant une exposition sur les conditions de vie des SDF, en collaboration avec Christine Acheroufkébir, commissaire d’événements artistiques pour l’association « La femme tentaculaire » créée en 2006. Les étudiants du BTS ont ensuite organisé deux collectes. L’une, financière, avec la vente de bonbons dans leur établissement pour un montant de 200€ reversés à l’association « La femme tentaculaire ». L’autre, destinée à récolter des produits d’hygiène féminine : 200 kg de produits ont ainsi été partagés avec l’antenne locale des Restos du Cœur et avec l’association Mains Libres ! Pour en arriver là, il a fallu lever bien des freins, travailler en équipe et apprendre à construire un projet d’économie sociale et solidaire. Certains ont surmonté un manque de confiance en soi. Devenus médiateurs culturels de l’exposition sur les SDF, imaginez leur trac face aux visiteurs ! Enfin, ils ont été confrontés à la réalité du terrain, dans la bagagerie pour SDF de l’association Mains Libres, à Paris. Surtout, ils ont réussi à sensibiliser leurs camarades et leurs parents. Ces derniers arrivaient pour la remise des livrets, chargés de sacs de produits d’hygiène féminine, raconte Michel Jean-Alphonse.

L’enseignant, lui a dû repenser sa place de professeur : « Je suis devenu un simple animateur alors que mes élèves devenaient les véritables acteurs de leur projet ».