Mesurer l’impact de son action est devenu obligatoire pour toute entreprise de l’ESS à la recherche de fonds. En passant de la logique de subvention à celle d’appels à projets, la puissance publique, depuis la commune jusqu’à l’Union européenne, nous somme désormais d’apporter la preuve de notre efficacité.

Les investisseurs privés compensent de plus en plus le désengagement des pouvoirs publics. Ils conditionnent leur soutien à l’instauration de critères de performance. Or, l’évaluation de l’impact social suppose une méthodologie basée sur la concertation entre les producteurs et les usagers de l’action. Elle doit s’inscrire sur le moyen ou long terme, en cohérence avec les objectifs sociaux poursuivis.

Les contrats à impact social mis en place récemment sur certains territoires nous montrent la différence de temporalité entre celle des investisseurs privés et celle de la réalisation des objectifs sociaux, nécessairement plus longue. L’ajustement entre les deux est difficile à effectuer.

Autrement dit, le capitalisme, même génétiquement modifié, ne pourra jamais rencontrer l’intérêt général.

Éric Forti, président de la Cress IdF