Alors que les besoins de nos aînés augmentent et se complexifient, les établissements et services qui les accompagnent et les prennent en charge sont pointés du doigt.

Quel que soit le secteur – public, privé lucratif, privé associatif non lucratif – les pratiques et les organisations maltraitantes doivent être dénoncées. L’Uriopss Ile-de-France souhaite néanmoins rappeler 4 aspects déterminants dans la situation actuelle du grand âge :

  1. L’action des établissements et services, des professionnels du secteur privé associatif non lucratif, repose à la fois sur des principes de gestion désintéressée et sur le réinvestissement des éventuels résultats excédentaires, au service des personnes accueillies et/ou accompagnées, et du projet social et sociétal de ces Associations. Et si la non-lucrativité ne suffit pas à définir la bientraitance, ce modèle économique peut toutefois y contribuer très directement.
  2. Les secteurs du Grand Age, des solidarités et de la santé dans leur ensemble, souffrent, d’une part, de dotations insuffisantes et, d’autre part, d’une pression de la performance accrue, d’une politique trop comptable et financière installée depuis trois décennies, ainsi que des principes tarifaires nationaux qui ne tiennent pas compte des spécificités territoriales comme, par exemple, le coût de la vie en Ile de France.
  3. La crise des métiers de l’Humain que traverse le secteur et, par laquelle nous interpellons notamment les pouvoirs publics avec force depuis trop longtemps, impacte durement les établissements qui doivent également faire face aux difficultés grandissantes de recrutement, rendant très difficile, voire impossible, d’apporter les réponses pleinement adaptées aux besoins des personnes vulnérables.
  4. Enfin, malgré les nombreux rapports présentés, nous attendons depuis des décennies une loi de programmation « Grand Âge », promise par les gouvernements successifs, afin d’agir à la fois en faveur d’une totale reconnaissance des droits et de la place des personnes vieillissantes dans notre société, de la prise en compte de leur dignité, de renforcer la gouvernance des politiques de l’autonomie au niveau des différents territoires (communes, départements, régions, Etat), d’améliorer le financement et la régulation de l’offre, d’accompagner qualitativement les transformations des organisations vers plus d’inclusion, et de peser favorablement sur l’attractivité des métiers de l’Humain.

Le réseau Uniopss/Uriopss a proposé, en ce sens, sa contribution à une loi Autonomie, en juillet dernier (Microsoft Word – Contribution_uniopss_PJLGAA_JUILT_2021.docx).

Les récentes actualités nous invitent à relancer cette proposition de concertation avec nos décideurs au service du prendre soin des personnes les plus fragiles de notre société, et ce, en totale cohérence avec les valeurs de la république que sont la Liberté, l’Egalité, la Fraternité et la solidarité.

Les prochains « rendez-vous citoyen » que sont les élections présidentielle et législatives doivent impérativement prendre en compte cet état d’urgence et envisager les réponses nécessaires, indispensables et dignes d’une démocratie rayonnante.