Pour les chercheurs, les quartiers des futures gares du Grand Paris express constituent un terrain géographiquement identifiable. La dernière réunion du comité régional pour l’information économique et sociale (Cries) leur était consacrée. Les enjeux sont à la mesure des chantiers : 68 gares vont être construites dans toute l’Île-de-France d’ici à 2030. Comme le précisait lors de cette séance du 15 janvier Sylvie Lagarde directrice régionale de l’Insee, qui copréside le Cries avec Éric Forti : « ce ne sont pas seulement de nouvelles infrastructures reliant différents réseaux entre eux. Il s’agit de construire de nouveaux ensembles de logements et d’activités, en reliant des quartiers entre eux. »

Les statisticiens, les urbanistes, les logisticiens, les économistes… ont entrepris de croiser leurs données. Personne ne sera surpris d’apprendre que le travail de préfiguration a mis en évidence de grandes inégalités territoriales, rien que, par exemple, sur le tracé étendu nord-sud de la ligne 14. Autre exemple : en comparant les données sanitaires des territoires, le quartier Saint-Denis Pleyel, futur « hub » de l’Île-de-France, au carrefour des lignes  de métro 14, 15, 16, 17 et du RER D, apparaît sous-doté en médecins généralistes libéraux. Ils sont 3,76 pour 10 000 habitants, contre 6,74 dans l’ensemble de la commune.

Côté BTP, sa fédération régionale communiquait d’autres chiffres impressionnants : la construction du réseau de transports va nécessiter 22 000 emplois sur ses chantiers.
Sur les sujets emploi et formation du Grand Paris, une communauté collaborative a été créée par le conseil régional. Cette bibliothèque numérique, pour l’instant ouverte aux seuls organismes associés de la région, devrait être largement accessible dans les prochaines semaines.