La nomination, le 6 septembre, d’un Haut-commissaire à l’ESS et à l’innovation sociale en la personne de Christophe Itier était attendue. Rattaché à Nicolas Hulot, il a une compétence interministérielle et va travailler avec la déléguée à l’ESS, Odile Kirchner, confirmée dans son poste jusqu’en décembre 2017. Il n’est cependant pas doté de moyens propres pour exécuter sa mission.
D’ici la fin de l’année, il doit élaborer, en concertation avec les acteurs, « une feuille de route de l’ESS et un nouveau schéma national et territorial afin de renforcer la capacité d’action et la fonction de coordination, de l’administration en charge de l’ESS ».

Christophe Itier est issu du monde de l’économie sociale et solidaire du Nord. Il focalisera l’attention lors des discussions sur le projet de loi de finances 2018, soumis au Parlement à partir du 17 octobre. Le Haut-commissaire s’est déjà exprimé sur les emplois aidés, questionnant « l’efficacité de ces outils en termes d’insertion professionnelle ». Faisant le lien avec la situation des associations, il a déclaré dans La Croix « lorsque le contrat s’arrête, elles reprennent un autre contrat aidé, faute d’avoir stabilisé le modèle économique. C’est le sujet qu’il faut traiter ».
Voulant redonner de l’autonomie de gestion aux associations, il souhaite aussi qu’elles se tournent vers des financements philanthropiques ou du mécénat. Est-ce là l’évolution du modèle économique des entreprises de l’ESS : un désengagement des pouvoirs publics compensé par des financements privés, marchands ou philanthropiques ? En tous cas, sa lecture de l’avenir de l’ESS rejoint  en grande partie celle de Valérie Pécresse à la Région.

Débats animés en perspective, notamment le 9 octobre, jour où C. Itier présidera son premier conseil supérieur de l’ESS.