Quel que soit le jugement que l’on porte sur le mouvement des « gilets jaunes », il aura permis d’interpeler le gouvernement et les pouvoir publics, sur la réalité sociale et économique que vivent les français. L’injustice fiscale, les inégalités sociales grandissantes, l’urgence climatique et la précarité installée comme principe de développement, sont à mon sens, les revendications principales de ce mouvement social qui n’est pas structuré et d’autant plus fragile devant les possibles manipulations politiques et médiatiques. Organiser la société civile, la structurer pour qu’elle puisse contribuer aux côtés des pouvoirs publics à la construction de politiques d’intérêt général est une nécessaire évolution de la démocratie depuis l’atomisation des partis politiques traditionnels. Le mode de gouvernance des élus, issus de partis politiques en décalage grandissant avec la réalité que vivent les citoyens, affaiblit la confiance en la Démocratie représentative et fragilise les institutions de la République.

Un changement de paradigme économique est nécessaire. Il nous faut sortir de la recherche du profit exclusivement financier, si nous voulons préserver notre planète mais aussi notre République sur les valeurs qui la portent. L’innovation sociale et économique que permettent les principes de l’ESS, doivent s’attacher à accompagner les mutations des modes de production, de consommation et de redistribution de toutes les formes de richesses crées. C’est avec cette volonté, que les entrepreneurs de l’ESS réunis à la Cress renforceront leur programme de débats, d’échanges et de consultation dans et en dehors du cadre que propose le gouvernement, en nourrissant l’espoir de réconcilier les habitants des territoires franciliens avec un projet de société reposant sur mode de développement économique durable, social, démocratique et solidaire. Dans le même temps, nous participerons à la conférence régionale de l’ESS organisée par la Région le 11 février prochain. Nous prolongerons la réflexion par une série d’évènements pour réfléchir et débattre avec nos membres et nos partenaires, sur l’évolution de l’ESS et son impact sociétal jusqu’à la prochaine AG ordinaire de la Cress prévue en avril.

Échanger, débattre, pour promouvoir la coopération et la solidarité entre les franciliens et les pouvoirs publics, afin de produire sur les territoires, les biens et les services dont nous avons besoin, est certainement la voie la plus efficace pour sortir sereinement de cette crise sociale et politique.

Je vous souhaite à toutes et à tous une belle et heureuse année 2019.

Eric Forti
Président de la Cress IdF