Changer de modèle économique pour faire face à l’urgence sociale et écologique ? Avoir un impact positif sur le monde même si l’on est une entreprise ? Tel était bien l’enjeu des Universités d’été de l’économie de demain (UEED), réunies pour la première fois début septembre à la Cité Universitaire de Paris… juste après les universités d’été du Medef, comme pour bien souligner que différents modèles sont évidemment possibles.

Imaginées au lendemain de la démission de Nicolas Hulot par le collectif #NousSommesDemain, ces universités d’été ont remporté leur pari en réunissant plus de 500 personnes durant deux jours, à commencer par les différentes familles de l’impact social à la française.

Loin des universités d’été classiques

Et ici, peu de grandes conférences magistrales : plutôt une prime à l’interactivité. Les participants passent d’un atelier à l’autre, enchaînent séances de travail et discussions, votent avec leur smartphone, posent leurs questions via une application, interpellent les intervenants au micro et donnent leur avis… Toutes ces UEED ont reposé sur la communication et les interactions.

Les problématiques sociales et environnementales étant au cœur de l’actualité, pas étonnant de retrouver ici de nombreux dirigeants et quelques anciens ténors de la politique : Cécile Duflot (Oxfam), Najat Vallaud-Belkacem (Ipsos), Antoine Jouteau (Le Bon Coin) ou GuillaumeGibault (Le Slip Français), pour ne citer qu’eux, venus échanger et apporter leur pierre à l’édifice. Laurent Berger (CFDT) et Dominique Carlac’h (Medef) se sont même affrontés copieusement au sujet de la loi PACTE.

In fine, Caroline Neyron, déléguée générale du Mouvement des entrepreneurs sociaux, a présenté sept propositions de ces UEED qui seront portées en vue de l’élection présidentielle de 2022, axées autour de quatre enjeux majeurs : le partage du pouvoir, celui des richesses, l’impact environnemental et l’impact social. Un plaidoyer commun pour un nouveau modèle d’entreprise, qui pourrait concerner 25% de l’économie d’ici 5 ans, parie le Mouves.

Les 7 premiers engagements portés par les UEED :

  • Obliger les entreprises à publier leurs impacts environnementaux et sociaux, comme elles le font pour leur impact économique
  • Imposer un bonus/malus climatique et social, pour prendre en compte l’impact des entreprises dans leur taux d’imposition
  • Instaurer une TVA réduite sur les produits fabriqués localement, dans le respect de la planète
  • Structurer un comité « raison d’être transverse » qui définit un objectif annuel pour l’entreprise, sur lequel sont indexés les dispositifs de rémunération variable, d’intéressement ou de participation
  • Coconstruire une Grande École de demain, pour former les décideurs aux bonnes compétences, qu’elles soient business, sociales ou environnementales
  • Mesurer l’empreinte territoriale des entreprises avant d’allouer des marchés publics
  • Intégrer des critères d’impact social et environnemental dans les aides accordées aux entrepreneurs de la Tech, notamment au titre du Crédit d’impôt recherche ou du dispositif Jeunes entreprises innovantes.