Depuis 2012, plus de 32 000 postes d’emploi d’avenir ont été créés en Île-de-France, dont plus de 25 500 dans le secteur non-marchand, soit les entreprises de l’ESS et les collectivités locales. Alors que le dispositif a fêté ses trois ans fin 2015, voici quelques éléments de synthèse sur cette mesure phare du quinquennat de François Hollande. Une bonne nouvelle d’abord, l’État, qui finance 75 % de la rémunération brute mensuelle à hauteur du SMIC, reconduit le dispositif pour 2016. La Direction générale à l’emploi et à la formation professionnelle a réservé une enveloppe pour financer 4288 postes en Île-de-France sur le 1er semestre 2016. Parmi eux, 1300 seront de nouveaux contrats. Le secteur non marchand continuera d’accueillir la grande majorité de ces 16-25 ans (70 %). Voir la circulaire nationale.
Le bilan 2015 fait apparaître des spécificités franciliennes. Le nombre de résidents des quartiers prioritaires de la politique de la ville est plus important que dans le reste de la France. La compilation des données des Missions locales par la Direccte les comptabilise à 20 % contre moins de 15 % sur l’ensemble du pays. Mais, compte tenu du changement de mode de calcul, il est  probable que la réalité soit bien au dessus de ces chiffres. Corollairement, la part des jeunes sans diplôme dépasse celle de la moyenne nationale : près de 58 %, contre moins de 40 % pour la France. L’engagement dans une formation initiale ou VAE est plus faible : moins de 74 % en Île-de-France contre près de 85 % sur le territoire national.
Nous l’avons déjà écrit, la question de la formation constitue un des points névralgiques de ces emplois aidés. La réforme de la formation, qui a bouleversé le fonctionnement des OPCA, la faiblesse RH des associations employeuses, le désengagement du conseil régional en 2015 sur ce sujet expliquent le manque et parfois même l’absence de formation proposé aux jeunes en emploi d’avenir.