Le 15 mai dernier, le Grafie (Groupement Régional des Acteurs Franciliens d’Insertion par l’Economique) et ses réseaux départementaux des 77, 91, 93, 94 et 95 présentaient les 1ers résultats de leur enquête sur les impacts de la crise du COVID-19 dans l’IAE.

Des chiffres d’affaire largement entaché par la crise

Sans grande surprise, l’épidémie a fortement touchée les structures de l’insertion économique. Néanmoins ces premiers résultats inquiètent particulièrement. 70% des structures répondantes estiment leurs pertes en termes de Chiffre d’Affaire pour le mois d’avril à plus de 60%. Pour 30% de l’échantillon, c’est même 100% de perte du chiffre d’affaire qui est estimée.

Si l’ensemble de l’IAE est fortement touché, la plupart des AI, ETTI et groupement estiment que la crise a eu un impact particulièrement négatif sur leur chiffres d’affaire. Les situations des ACI et EI sont plus hétérogènes. La taille des structures ne semble pas avoir été une variable significative, néanmoins, plus le chiffre d’affaire est élevé plus les pertes estimées se révèlent importantes. Enfin, un focus sur les secteurs d’activités des SIAE révèle des fragilités importantes des organisations exerçant dans la collecte, le ramassage et le traitement des déchets alors que celles ayant des activités dans le nettoyage ont pu davantage maintenir leur activité face à la crise.

Du côté des aides mobilisées, les attentes des SIAE se sont tournée massivement vers le Fonds de Développement de l’Inclusion (pour près de 70% des organisations franciliennes), elles sont aussi nombreuses à avoir sollicité le report de leurs échéances sociales et fiscales ou à avoir mis en œuvre le dispositif d’activité partielle. Enfin, 30% d’entre elles ont sollicité des aides régionales ou départementales, ainsi que des aides opérées par la BPI.

Des liens et accompagnements maintenus

Malgré l’impact sur les modalités d’exercice de l’activité, les structures franciliennes répondantes ont toutes réussies à garder à minima le contact avec les salarié.e.s accompagné.e.s. 60% des accompagnements socio-professionnels ont pu être maintenus. Cependant, l’enquête révèle qu’un manque d’équipement des salarié.e.s en insertion, ce qui a largement contribué à la suspension des formations.

La crise a eu un impact massif sur la trésorerie des structures, mais les dégâts causés ne semblent pas avoir entamé la possibilité pour les SIAE de reprendre une activité. La plupart se déclarent prêtes pour la reprise, malgré les incertitudes d’avril quant aux projection sur le nombres de salarié.e.s qui pourront être accueilli.e.s. Les structures intérimaire répondantes (AI et ETTI) semblent néanmoins se diriger vers une reprise plus partielle que les autres.

La perspective de prochains travaux statistiques comprenant les départements manquants devrait permettre d’éclairer plus précisément la situation pour les SIAE, à l’heure où sont élaborées les propositions qui accompagneront le rebond économique.