Depuis 2013, « Plateau Urbain » fait beaucoup parler d’elle. Fondée par Simon Laisney, cette coopérative d’urbanisme transitoire est à l’origine de plusieurs projets phare. Le plus connu : les « Grands Voisins », une friche urbaine destinée à devenir un éco-quartier, active durant 5 ans sur le site de l’ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul, dans le 14ème arrondissement de Paris. Ce modèle qui consiste à mixer les activités d’hébergement de personnes vulnérables et l’entrepreneuriat social et solidaire, fait aujourd’hui école.
Pour Plateau Urbain, le constat de départ reste en effet d’actualité. « Depuis le début de l’année 2021, nous recensons dans la région Ile-de-France 3,8 million de m2 vacants, soit l’équivalent de 542 terrains de foot, ou encore de la superficie intégrale du 11ème arrondissement de Paris », explique Simon Laisney. Et de poursuivre : « Une tour sur dix, dans le quartier de la Défense, est vide aujourd’hui ».
Alors que la construction de bureaux neufs ne cesse de croître en Ile-de-France, Plateau Urbain agit donc en faveur de la « mixité fonctionnelle », qu’elle expérimente sur ses lieux transitoires : accueillir dans un même immeuble de l’hébergement, des résidences d’artistes et des activités tertiaires. Le modèle a fait ses preuves. En témoigne le succès de lieux comme la « PADAF » à Antony, ou encore « Les Cinq Toits » dans le 16ème arrondissement de Paris.
Plus que jamais après la crise sanitaire, l’urgence est là. « A Paris, nous sommes passés de 60 à 70.000 allocataires du RSA », souligne Simon Laisney. « Notre objectif est de donner accès à des personnes qui en sont exclues à des espaces de travail, en leur proposant des loyers inférieurs de 30 à 75% du prix du marché. Nous voulons aussi soutenir les structures de l’ESS en leur proposant une vitrine pour leur programmation et leurs activités. »
Après les dernières élections, le nouvel exécutif régional étant à présent réinstallé, Simon Laisney préconise d’aller plus loin dans les mois qui viennent, en instaurant entre autres un dialogue entre les structures de l’hébergement transitoire et l’Établissement public foncier de la Région Ile-de-France. Celui-ci est le plus gros propriétaire foncier du territoire.